Déclaration CGT au CSE d’EDF ps du 19 juin 2025

La présente déclaration porte sur 4 points:

  • Orientations stratégiques d‘EDF ps et conséquences sur l’emploi

  • Black-out sur le suivi du projet BOOST et multiplication de micro-réorganisations

  • Consultation sur la situation économique et financière

  • Points en suspens pour mémoire

 

1) Orientations stratégiques d’EDF ps et conséquences sur l’emploi


La CGT rappelle en préambule que le projet BOOST a été vendu aux salariés et à leurs représentants comme un projet de croissance à iso-effectifs qui ouvrirait des opportunités nouvelles sur des technologies variées et des géographies élargies. Force est de constater qu’à ce stade les signaux envoyés par le nouveau président d’EDF ne vont pas vraiment dans cette direction, les renouvelables et le développement international n’étant pas présentés comme une priorité stratégique du groupe et loin sans faut si l’on en croit son audition parlementaire.
Par ailleurs, Mr Fontana a annoncé d’entrée une étape préalable de réduction drastique des frais généraux qui ressemble à s’y méprendre au traitement de choc qu’il a utilisé pour redresser Framatome et assainir sa situation financière. Par ailleurs, les signaux envoyés par la direction d’EDF ps avant même la nomination de Mr Fontana étaient de même nature avec le gel partiel des embauches, le non remplacement de certains postes , une optimisation des fonctions supports etc…. L’exemple anecdotique mais significatif de l’application d’une politique voyage nouvelle (passage de 1ere classe à 2ème classe sur les trains) sans même passer par la case consultation du CSE ni informer les salariés au préalable est emblématique de ce changement clair d’orientation de la croissance vers la réduction des coûts. Ce signal a été très mal reçu par certaines équipes et certains salariés nous ont confié qu’ils voyageront désormais sur les horaires de travail quitte à réserver des nuits d’hôtel compte tenu de ce changement annoncé de manière cavalière.
La CGT rappelle à la direction que la consultation sur les orientations stratégiques est une obligation légale qu’elle a rempli pour la dernière fois en 2020. Elle exige que cette consultation soit désormais menée dans les plus brefs délais alors même que le Code du Travail et l’accord CSE prévoient une fréquence minima de trois ans. Des visions macro et générales à 10 ans type cap 2030 et autres ambitions 2035 ne sauraient exonérer la direction d’une véritable consultation sur les orientations stratégiques et les conséquences sur l’emploi s’appuyant sur le plan moyen terme à 3 ans de la nouvelle entité EDF ps.

2) Blackout sur le suivi de BOOST et multiplication des micro-réorganisations


Alors même que faute de pouvoir présenter un dossier complet et crédible de consultation, la direction s’était engagé à un comité de suivi de mise en place de la réorganisation afin d’informer les élu.e.s des organisations réellement mises en place, la CGT déplore fortement que :

  • La qualité des informations transmises au Comité de Mai soit en net recul par rapport aux comités précédents sans communication de nouveaux organigrammes
  • Que la direction ait décidé de reporter le Comité prévu en juin après l’été alors même que les salariés nous remontent des « micro-réorganisations » non prévues au dossier de consultation, changements qui les affectent directement. Cette baisse significative de la qualité du dialogue social et de la transparence autour de la mise en œuvre du regroupement est particulièrement anxiogène pour les salariés que nous représentons et auxquels nous ne pouvons souvent donner aucune explication à l’instar d’ailleurs de leur management direct, souvent aussi mal informé que nous.

La CGT dénonce cette stratégie, voulue ou non, du fait accompli qui est de nature à rompre la confiance des salariés et de leurs représentants envers l’entreprise et de créer des situations de risques psychosociaux élevés ou de désengagement que nous constatons déjà.

3) Consultation sur la situation économique et financière


Les élu.e.s CGT constatent que le dossier de consultation sur la situation économique et financière est incomplet pour diagnostiquer complètement la situation financière extrêmement dégradée de l’entreprise à fin 2024 avec une dette vertigineuse de 11,7 Mds en hausse de 2 Mds d’euros et une perte abyssale historique de 1,4 Mds d’euros. Nous regrettons profondément que nous n’ayons pas réussi à faire voter par le CSE une expertise indépendante sur ce sujet crucial pour notre avenir et ne pouvons que dénoncer l’attitude de la direction, qui a discrédité le droit légitime à recourir à une expertise, un droit pourtant inscrit dans le Code du travail. Plutôt que de reconnaître l’importance de cet outil pour aider les élu.e.s à formuler un avis éclairé et motivé et garantir une compréhension de la situation mieux partagée avec la direction, la direction a préféré exercer des pressions pour dissuader son usage et aujourd’hui même, la Présidente vient d’essayer de forcer directement un vote sur ce sujet crucial ce qui est particulièrement désagréable et témoigne d’un manque de respect de l’instance. La CGT ne renoncera pas aux droits du CSE à une information complète sur la situation économique de la nouvelle entité EDF ps . Elle rappelle par ailleurs d’ores et déjà à la direction son obligation légale de fournir au CSE des indicateurs trimestriels financiers sur le nouveau périmètre du CSE effectif depuis le 11 Février 2025.

4)Points en suspens pour mémoire


La CGT est bien consciente de l’agenda social chargé et de la surcharge de travail des équipes RH liée à la mise en œuvre du regroupement. Néanmoins elle ne perd pas de vue les sujets en suspens qui doivent être traités :

  • Rectification du couac dans l’application de l’accord NAO 2025 pour la catégorie des Employés, Techniciens et Agents de maîtrise (ETAM). Les salariés qui n’ont pas bénéficié de l’accord conclu avec 2 enveloppes distinctes d’augmentation doivent impérativement bénéficier d’une rectification rétroactive à janvier 2025. Ils n’ont pas à subir les conséquences d’une mauvaise compréhension de l’accord par certains managers.
  • Les indicateurs de sécurité utilisés actuellement ne doivent pas être utilisés pour le calcul des bonus et intéressement
  • Étude sur la mise à disposition des véhicules de service pour les trajets
  • Couverture prévoyance

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