À l’occasion de la réunion de la Direction Internationale et d’EDF Renouvelables, deux entités du groupe EDF, un changement de nom s’est imposé. Derrière ce geste symbolique, une opération de communication — voire stratégique — est en cours. Changer de nom, c’est redéfinir une image, un discours, une stratégie. Ce n’est jamais neutre. Dans notre contexte, cela peut répondre à plusieurs logiques : créer une nouvelle dynamique, renforcer la cohésion, clarifier le positionnement à l’extérieur. Mais c’est aussi souvent l’occasion de lisser les spécificités, de gommer des héritages sociaux et culturels différents, et parfois de masquer les vrais enjeux : réorganisations internes, rationalisations, changements de gouvernance ou de conditions de travail.
En théorie, changer de nom permet de donner une cohérence apparente à un ensemble restructuré, afficher une unité nouvelle à destination des partenaires extérieurs ou encore d’offrir une lecture « positive » d’une transformation qui peut être vécue autrement sur le terrain. Concrètement, cela implique des incertitudes pour les salarié·e·s (sur leur avenir, leur rôle, leurs droits), une communication souvent descendante avec peu d’espace pour le débat ou encore des coûts considérables, parfois difficilement justifiables.
Changer de nom, ce n’est pas un simple ajustement administratif. C’est un chantier lourd, qui mobilise généralement des agences de communication, des prestataires pour la refonte des supports (signalétique, documents internes, sites web, etc.), des ressources humaines et budgétaires importantes. Dans notre cas, le budget total de cette opération n’a pas été communiqué en détail. C’est pourtant un élément essentiel du débat : quels moyens mobilisés… et au détriment de quoi ?
Notre rôle syndical : poser les vraies questions
Ce changement de nom ne doit pas faire écran aux véritables enjeux pour les salarié·e·s :
- Quelles conséquences concrètes sur les emplois, les conditions de travail, les parcours professionnels ?
- Quel dialogue social pour accompagner cette transformation ?
Nous ne sommes pas opposé·e·s au changement par principe. Mais nous refusons qu’il se fasse sans transparence, sans concertation, sans que les salarié·e·s soient respecté·e·s et entendu·e·s.
Changer de nom, ce n’est pas changer de valeurs.
À la CGT, nous continuerons à défendre les droits, les statuts et les conditions de travail des salarié·e·s, sous n’importe quelle bannière.