La récente décision du gouvernement concernant l’ARENH est bien une spoliation électoraliste, inique et dangereuse d’EDF qui met en péril sa situation financière
La spoliation de 8 Milliard d’euros que constitue la vente forcée imposée par le gouvernement de 20 TWh supplémentaires au tarif ARENH a un impact considérable sur la situation financière d’EDF, déjà dégradée ;
- Un simple ratio : 8 Mds euros / 160 000 salariés = 50 000 euros par salarié
- A comparer à la dette de la France 2600 Mds euros / 67 Millions d’habitants = 38 500 euros/habitant
- Ou encore au scandale du trader J.Kerviel de 5 Mds euros qui a déstabilisé une grande banque française qui a failli en mourir et en paie toujours l’addition avec des milliers de suppressions de postes
Mais c’est l’arbre qui cache la forêt d’un manque structurel ancien de capacité d’investissement qui a été déjà dénoncé par les deux prédécesseurs du Président actuel
Une dette de plus de 40 Mds euros sous surveillance des marchés financiers depuis plusieurs années
Des projets d’EPR et de retraitement des déchets qui dérapent :
- Flamanville 3 coûterait de l’ordre de 20 Mds euros suivant la Cour des Comptes contre 3,5 estimé initialement et de l’ordre de 12 Milliards annoncés par le Groupe
- Les implications des défauts systémiques constatés sur l’EPR Taishan n’ont pas encore été chiffrés
- CIGEO est désormais estimé à 25 Mds d’euros (financés par EDF, Orano et le CEA)
La perte de disponibilité du parc nucléaire existant vieillissant avec 5 tranches à l’arrêt est de 70 Twh en 2022 (production annoncée 330 TWh contre 400 en année normale) avec un impact considérable sur les résultats du Groupe
La direction actuelle du Groupe s’inscrit sans la mettre en cause dans la libéralisation du marché et semble appuyer toujours le schéma de démantèlement du groupe autrefois Hercule, désormais grand EDF selon l’expression de Bruno Lemaire
La CGT dénonce depuis l’origine la libéralisation du marché européen de l’énergie, alors que de manière presque cocasse le gouvernement actuel et notre direction font mine d’en découvrir les méfaits que nous dénoncions depuis longtemps. Ils ont pourtant appuyé inconditionnellement cette libéralisation et restent pour l’essentiel convaincus de l’efficacité du marché malgré les échecs patents constatés en UK et aux US par exemple. Cette libéralisation du marché est en échec et n’a pas permis de développer les capacités de production supplémentaire permettant la sécurité d’approvisionnement et l’électrification des usages indispensable à la transition énergétique.
Il est intéressant de constater que le choc de cette décision du gouvernement permet indirectement de dévier l’attention des problèmes internes considérables du groupe EDF
Pour l’anecdote, la CGT du groupe EDF avait déposé un préavis de grève pour le 25 Janvier afin de dénoncer l’insuffisance des augmentations salariales 2022 et les annonces récentes viennent opportunément masquer cette insatisfaction générale des salariés du groupe EDF : coïncidence ou stratégie commune de la direction et du gouvernement ???
La CGT constate et dénonce partout dans le groupe EDF y compris chez EDF Renouvelables les pertes de compétences, les politiques d’externalisation, l’austérité salariale, le turn-over, la surcharge de travail qui induisent une désorganisation opérationnelle du groupe EDF. La direction actuelle n’a pas suffisamment défendu l’entreprise par le passé , ses valeurs de service public mais s’est au contraire inscrite sans état d’âme dans une logique de marché avec comme conséquence des cessions, des plans de réductions de coûts, une austérité salariale voire des suppressions de postes au détriment de la maintenance et de la sûreté des installations