NAO Salariales 2019. L’équité c’est maintenant!

PROPOSITIONS DE LA CGT

Lors des séances de négociations salariales, la CGT a avancé des propositions détaillées visant à une meilleure équité des rémunérations:

1. Augmentation significative et équitable des salaires de base

La CGT propose une  enveloppe d’augmentation globale hors promotions de 4,5% de l’assiette salariale globale se décomposant en:

  • Une enveloppe spécifique destinée au rattrapage des salaires les plus bas (salaires de base inférieurs à 40 000 euros bruts hors heures sup, primes et bonus) avec une augmentation automatique  dégressive de 3,5% à 0,5% chiffrée à  0,45% de l’assiette salariale globale
  • Une enveloppe spécifique destinée à corriger les écarts hommes-femmes, bas salaires mais aussi femmes cadres autonomes). Cette enveloppe évaluée à 0,25%  serait gérée en établissant des critères adaptés étudiés et négociés avec la direction pour cibler les rattrapages.
  • Une enveloppe de 3,8% pour l’ensemble des salariés avec une augmentation minimum de 1,9% destinée à compenser l’inflation et renforcer le collectif.

Propositions CGT

2. Introduire des critères collectifs pour l’évaluation des bonus

L’introduction de critères d’équipe  comptant pour 50% du bonus permettrait de renforcer la solidarité et d’éviter le phénomène bien connu et familier d’évaluation à la  « tête du client ».

3. Soutien financier au déplacement des salariés (trajets domicile-travail)

Tout d’abord, la CGT souligne que dans le cadre de sa responsabilité sociale et environnementale, l’entreprise devrait établir un plan mobilité, étendre le télétravail et le coworking. La CGT a proposé les pistes suivantes :

  • Mise en place de navettes propres entre Béziers et Colombiers
  • Généralisation des forfaits mobilité (400 euros défiscalisés à partir de 2019 suivant les annonces)
  • Organisation de covoiturage et prise en compte des frais de covoiturage
  • Indemnités kilométriques à hauteur de 0,80 euros/km en cas d’absence de transports collectifs viables
  • Indemnités kilométriques vélo
  • Accès facilité aux offres Groupe de véhicules électriques
  • Etc…

4. Bonus de 8% pour les assistantes

 La CGT demande que les assistantes cadres bénéficient immédiatement  d’un bonus de 8%. Il faudra aussi définir  les critères de passage au statut cadre des assistantes qui ne le sont pas encore pour permettre leur évolution de carrière.

 5. Last but not least : la prime Macron de fin d’année!

Il est particulièrement  piquant de constater que nous avons désormais des alliés inattendus et récemment convertis à nos idées (ou forcés de faire semblant)  comme la Ministre du Travail, Muriel Penicaud, ou le Président Macron lui-même qui exhortent à tout va les entreprises qui vont bien à mieux partager le fruit du travail au travers de primes de fin d’année défiscalisées et d’augmentations de salaire.

Cette prime nous paraît une excellente occasion de répéter  la prime octroyée en 2013 pour faire passer la pilule amère de la disparition de la participation, sujet qui ne rentre pas dans la NAO salariale mais pour lequel nos demandes récurrentes  de retour à une enveloppe globale d’intéressement collectif d’environ 2 mois de salaire sont plus que jamais d’actualité.

DONNEES ET ANALYSE CGT

 Sans rentrer dans les analyses détaillées par coefficients et par sexe que permet encore tant bien que mal la classification Syntec, la simple mise en perspective des données globales de salaires de base de l’UES sur les 4 dernières années,  hors heures supplémentaires, bonus, primes et ILT est extrêmement instructive voire cruelle.   Il suffit d’analyser les variations 2018 par rapport à 2015  en euros et en pourcentage pour illustrer le fossé qui se creuse entre les différentes catégories de salariés. (Nota Bene : ces données n’incluent pas les cadres dirigeants et tiennent bien entendu compte du turnover. Celui-ci permet de maîtriser le salaire moyen qui n’a évolué que de 2,61% contre une enveloppe théorique d’augmentation  de 7,43% en cumulé)

données NAO

Le fossé devient vite un gouffre infranchissable si  on ajoute les effets additionnels amplificateurs des bonus et des ILT croissants en fonction du salaire de base (bonus de 8,12 et 20% et primes ILT  exponentielles en fonction du salaire de base pouvant atteindre jusqu’à 175 000 euros !),

Dans la négociation en cours, la DRH met en avant une flatteuse augmentation individuelle moyenne de l’ordre de 15% en cumulé sur les quatre dernières années si on considère uniquement les salariés présents sur ces 4 années. Comme il s’agit d’une moyenne, la CGT aimerait bien connaître l’écart type car elle rencontre nombre de salariés qui n’évoluent plus ou peu  et ont plus de 5 ans d’ancienneté dans l’entreprise  (En poussant à l’extrême  un salarié avec 150% d’augmentation sur 4 ans et 9 salariés à 0% cela fait bien 15% de moyenne pour 10 salariés!).

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